PRISONNIERS DE GUERRE GOEULZINOIS 1940-1945

Dans le livre sur Goeulzin des origines à nos jours, un tableau (page 227) nous renseigne sur les soldats Gœulzinois prisonniers pendant la 1ère guerre mondiale. Mais qu’en est-il des combattants de la seconde guerre mondiale qui ont été capturés et emprisonnés dans des camps à partir de 1940 ? Qui sont-ils ? Où et quand ont-ils été faits prisonniers ? Où sont-ils internés ? Quand sont-ils rapatriés ?

Les informations proviennent d’abord des fiches matricules des soldats conservées aux Archives du Nord (série 1 R), de la liste officielle des prisonniers de guerre entre le 12-08-1940 et le 15-06-1941 (Gallica, bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France) et surtout du Bureau des archives des victimes des conflits contemporains situé à Caen. Elles sont complétées par les registres d’état civil et les renseignements recueillis auprès des descendants (livret militaire, photos des familles VEYS, SAUDEMONT, WUILLAUME, FAUQUEUX, PRUVOST, BROUSSE, DOCO, POLLART, STIEVET, WIART, carnet de route, témoignages oraux…).

Par recoupement, j’ai pu établir le tableau ci-dessous. Cependant les fiches trouvées aux Archives ne sont pas toujours complètes, par exemple celle d’Ovide WIART ne mentionne pas qu’il ait été fait prisonnier, de même pour Pierre POLLART. D’autre part, il est difficile pour certains de savoir s’ils vivaient encore à Goeulzin lors de la déclaration de la guerre en septembre 1939, d’où un second tableau pour des Gœulzinois partis vers d’autres communes. Néanmoins, il est possible que des Gœulzinois ne figurent pas dans ces listes à cause des lacunes des sources écrites. Le maire de Goeulzin signale le 4 juillet 1945 que 32 prisonniers de guerre sont rentrés sur 34 partis : Marceau ÉCHEVIN est décédé en 1942, Gaston PETIT n’est pas encore revenu au village étant situé dans une région militaire aux mains des Russes. Sur les 32 retournés au village, dix le sont entre 1941 et 1943, un en 1944, les autres en 1945.

Autre omission, les conditions de vie et de travail de ces soldats dans leurs camps. La plupart du temps, ils sont rattachés à un Mannschafts-Stammlager (contracté enstalag), camp de base pour hommes de troupe, mais n’y vivent pas toujours. Ces stalags sont situés sur le territoire du Troisième Reich non seulement en Allemagne mais aussi en Autriche et aujourd’hui également en France, en Pologne, en Tchéquie et même en Russie !  Durant la journée, les hommes sont hors du camp, affectés à des ArbeitsKommandos (A.K), des détachements de travail forcé ; si le lieu de travail est trop éloigné du stalag, ils peuvent alors dormir dans des Lager (cantonnements) et ne rentrent que plus rarement au stalag. Les rares témoignages obtenus auprès des familles SAUDEMONT, VEYS, WIART, BROUSSE nous montrent que les Gœulzinois, habitués aux travaux agricoles, sont souvent détachés dans des fermes où ils aident les femmes et les personnes âgées restées seules après le départ de leurs proches partis à la guerre. Mais tous n’ont pas eu cette chance (?) et d’autres ont été placés dans des usines. Il faut aussi dire que les Allemands se servent des compétences des prisonniers pour leurs besoins : c’est ainsi qu’Albert STIEVET est utilisé comme électricien dans différents endroits et François MOPTY comme couvreur.

Signalons aussi que ces prisonniers de guerre sont secourus par le Comité d’entraide aux prisonniers qui s’est formé en 1941 à Goeulzin comme dans chaque commune.

 Charles Lefebvre, maire, en est le président, le curé Fernand Tersy le vice-président, le trésorier est une institutrice, Solange Lamour, le secrétaire est la directrice d’école, Nelly Poulain. Florian Héquet, minotier, et François Poulain, cultivateur en sont membres. En plus des colis envoyés aux prisonniers, des spectacles sont parfois organisés comme celui du 20 février 1944 (Grande revue Gœulzinoise avec chansons, danses et ballets accompagnés par un piano et interprétés par des jeunes filles du village) dont le produit est destiné aux Gœulzinois captifs.

 

Détails et Photos Prisonniers de Guerre Gœulzinois 1940-1945